Viktor Kassai : du terrain à la salle de conférence, ou un parcours entre arbitrage et formation continue
mercredi 25 octobre 2023
Résumé de l'article
Rencontre avec Viktor Kassai. L’ancien arbitre international et étudiant du Master exécutif de l’UEFA pour les joueurs internationaux (MIP de l’UEFA) nous fait part de son point de vue unique sur le monde de l’arbitrage et les effets de ce dernier sur sa vie.
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La carrière internationale de Viktor Kassai dans l’arbitrage a débuté en 2003. En une vingtaine d’années, il a marqué le football mondial de son empreinte. Membre de l’équipe arbitrale de la Coupe du monde de la FIFA 2010, il a dirigé la finale 2011 de l’UEFA Champions League et plusieurs EURO de l’UEFA, avant de raccrocher le sifflet, en 2020.
Aujourd’hui, il est directeur technique des arbitres d’élite au sein de la Fédération autrichienne de football (ÖFB), un poste qu’il a obtenu après avoir décroché le MIP de l’UEFA, un master de deux ans en management du football proposé par l’UEFA Academy, le Centre de Droit et d’Économie du Sport (CDES) de l’Université de Limoges et le Birkbeck Sport Business Centre de l’Université de l’Université de Londres.
Il nous explique le rôle que joue l’arbitrage dans sa vie, l’importance de la formation continue et ce qu’il faut pour être un·e arbitre accompli·e.
Pourquoi avez-vous décidé de devenir arbitre ?
Mon père était pour moi un modèle, et il était lui-même arbitre. Il m’a fait comprendre qu’il s’agissait d’une très belle carrière et d’un travail formidable. Il aimait beaucoup le football, tout comme moi. Une carrière d’arbitre est une excellente solution pour ceux qui n’ont pas forcément le talent pour jouer au football de tout de même être sur le terrain.
Qu’avez-vous appris au fil des années grâce à l’arbitrage ?
Je pense qu’il est très important, en particulier quand on est jeune, d’apprendre à travailler en équipe et à faire partie d’une organisation telle qu’une association régionale de football. Vous vous retrouvez avec des centaines d’arbitres, jeunes, moins jeunes, hommes, femmes, donc vous avez un grand nombre et une grande diversité de collègues. En tant que jeune arbitre, vous apprenez à « gérer » les gens, à appréhender différents types de caractère. C’est une très bonne école de vie.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes arbitres qui aspirent à évoluer et à se développer dans ce domaine ?
Apprenez. Surtout au début. Au début de votre carrière, vous devez faire preuve de patience et apprendre. Ce n’est pas affaire de quelques semaines ou de quelques mois, mais de nombreuses années.
Pourquoi avez-vous décidé de vous inscrire à un programme tel que le MIP de l’UEFA ?
J’ai participé au MIP de l’UEFA parce qu’à la fin de ma carrière d’arbitre, j’ai réalisé qu’avoir une belle carrière d’arbitre ne suffisait pas. J’avais besoin de découvrir d’autres aspects du football. Par exemple, en tant que responsable d’arbitres ou d’un club, il vous faut avoir des connaissances en plus de celles tirées de votre parcours professionnel. Je voulais apprendre des autres. L’arbitrage ne représente qu’une toute petite partie du monde du football.
Comment était-ce de partager cette formation avec des joueurs ?
C’était intéressant parce que mon point de vue était différent du leur. J’ai apporté le point de vue des arbitres, et eux le point de vue des joueurs, ce qui fait que nous avons pu discuter d’un même sujet en l’approchant par différents angles. C’était enrichissant. C’était une bonne chose pour les joueurs de pouvoir mieux comprendre les arbitres, et vice versa.
Avez-vous pu appliquer en cours des compétences que vous possédez en tant qu’arbitre ?
Oui, la grande majorité des arbitres sont très disciplinés. La préparation des arbitres consiste souvent à assister à de longs séminaires et à participer à des conférences. J’ai donc l’habitude de ce genre de cadre. Je pense que cela n’a pas été aussi facile pour les joueurs, car ils ont l’habitude de s’entraîner pour des matches et non de prendre part à de longues réunions. Pour moi, ce n’était pas un problème d’être en classe et de faire preuve de discipline.
Pour conclure cet entretien, quel est le match qui vous a le plus marqué ?
C’est peut-être la finale 2011 de l’UEFA Champions League, à Wembley, entre Barcelone et Manchester United. Je pense que toute personne qui se lance dans une carrière d’arbitre rêve de la finale de l’UEFA Champions League. J’ai travaillé pendant plus de 20 ans pour y parvenir, et c’était incroyable d’être là, dans le Stade de Wembley. C’est mon plus grand souvenir en tant qu’arbitre professionnel.
Comment devenir arbitre ?
L’UEFA a lancé « Deviens arbitre », une campagne de recrutement d’arbitres visant à informer les jeunes sur la fonction d’arbitre et son importance dans le football afin de les motiver à embrasser cette carrière. Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’un programme plus large dont l’UEFA se servira pour soutenir les associations nationales dans leurs activités relatives au recrutement en vue de trouver 40 000 nouveaux arbitres par saison.